Printemps confiné / été libéré : Premiers bilans dans la restauration.

2 Sep 2020

La restauration fut l’un des secteurs les plus touchés à cause de la crise sanitaire. Après plusieurs mois d’incertitudes pendant le confinement, les CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants) ont repris des couleurs cet été.

En France, pays mondialement connu pour être celui de la gastronomie, la restauration a été frappée de plein fouet par la pandémie. Le 14 mars dernier, chefs, propriétaires et salariés de CHR apprenaient, par le Premier Ministre de l’époque Edouard Philippe, qu’ils devaient interrompre leur activité à minuit. Une annonce brutale pour des travailleurs qui ne comptent pas leurs heures. Un vide rapidement comblé par une solidarité sans faille envers le personnel de santé. Malgré la torpeur, de nombreux restaurateurs décident alors de faire don de leurs réserves ou de cuisiner pour les soignants alors que ces derniers se battent en première ligne.

Face aux incertitudes de la situation, les chefs d’entreprises espèrent des aides du gouvernement. Pour rappel, le secteur de la restauration commerciale représente 55 milliards d’euros par an. 800 000 personnes se sont retrouvées sans activité dans le secteur des CHR et 400 000 personnes rien que dans celui de la restauration. Malgré un manque de visibilité sur les mois suivants, les restaurateurs et leurs salariés ont bénéficié du chômage partiel et du prêt garanti à 90% par l’État. Cependant, 30% des propriétaires n’ont pas pu verser les salaires de leurs employés. Autre chiffre marquant, 92,5% des cafés, hôtels, restaurants étaient fermés le 4 avril. Rares sont ceux qui restèrent ouverts. Afin de limiter les dégâts financiers, certains restaurateurs ont maintenu une activité de livraison ou de vente à emporter.

 

Réouverture le 2 Juin : Entre joie et inquiétude

Pendant le confinement, les propriétaires d’établissement de restauration sont passés par toutes les émotions. D’abord sidérés, solidaires, puis inquiets, ils ont fait face à des pertes immenses. Au mois d’avril, 160 millions de repas n’ont pas été servis chaque semaine représentant une perte de 1,2 milliards d’euros. Au total, sur le premier semestre, 17,5 milliards d’euros ont été perdus par rapport à l’année précédente. Alors que le pays se préparait à une reprise progressive à partir du 11 mai, les restaurateurs n’avaient aucune visibilité sur la réouverture de leur établissement.

Finalement, le gouvernement a annoncé le 28 mai que les CHR situés en zone verte pouvaient rouvrir à partir du 2 juin sous certaines conditions d’accueil du public (distance entre les tables, masques obligatoires pour circuler dans les établissements, menus jetables, tables limitées à 10 personnes). Des mesures qui ont eu pour conséquence de limiter le nombre de clients et, par conséquent, le nombre d’employés. Une reprise inégale puisque dans certaines régions comme l’Île-de-France, cafés, bars, restaurants ne pouvaient accueillir la clientèle seulement en terrasse. Malgré tous ces facteurs, le secteur a repris des couleurs en juin. Fortement attachés aux représentants de la gastronomie, les français ont repris le chemin des restaurants.

Des inégalités en France

Ainsi on observe des inégalités géographiques. Face à l’impossibilité de se rendre à l’étranger, certains français, habitués à quitter le territoire pour leurs vacances, ont visité l’hexagone. Sur le littoral atlantique, les restaurants ont enregistré 10 à 20% de fréquentation supplémentaire par rapport à d’autres régions du pays. Si les grandes villes comme Paris ont connu un rebond par rapport au mois de mai, elles ne peuvent pas compter sur la venue des touristes étrangers ni sur les travailleurs qui sont toujours en télétravail.

En revanche, la restauration rapide a connu une baisse beaucoup moins conséquente s’expliquant, en partie, par le fait que les restaurants d’entreprises ou les cantines n’ont pas encore retrouvé une activité normale. Par conséquent, les salariés se dirigent plutôt vers ces établissements où la vente à emporter est privilégiée.
Malgré une reprise de l’activité au cours de l’été, 30 000 établissements pourraient ne pas rouvrir leurs portes si la situation se dégradait de nouveau dans les semaines à venir.

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